Bio vs Recyclé : quel est le meilleur choix ?
Aujourd’hui, difficile de s’y retrouver entre “bio”, “éthique”, “éco-conçu” ou “recyclé”. Dans le monde du textile, ces termes sont souvent utilisés à toutes les sauces — parfois à bon escient, parfois pour verdir l’image d’une marque sans réel engagement.
Alors, quand on veut faire un choix plus responsable, vaut-il mieux se tourner vers un vêtement en coton bio ou vers une pièce fabriquée à partir de matières recyclées ? On a creusé le sujet pour vous aider à y voir plus clair.
Le bio : une solution vraiment durable ?
Qu’est-ce qu’un textile bio ?
Le coton biologique est cultivé sans OGM, sans pesticides ni engrais chimiques. Il s’appuie sur l’utilisation de compost naturel, préservant ainsi la santé des sols et des écosystèmes voisins. Ce mode de culture permet également une réduction considérable de la consommation d’eau par rapport au coton conventionnel (Main Gauche).
Par exemple, la fabrication d’un t-shirt en coton bio nécessite environ 100 litres d’eau, contre 2700 litres pour son équivalent classique. De plus, les procédés de teinture utilisés dans le coton bio excluent les métaux lourds et autres substances cancérigènes, rendant le textile non seulement plus écologique, mais aussi plus doux et hypoallergénique.
Les labels bio : une vraie garantie ?
Dans le monde du textile, tous les labels ne se valent pas. Certains sont créés par les marques elles-mêmes, sans contrôle externe, ce qui ouvre la porte à de nombreuses dérives. Par exemple, la marque Boohoo a lancé un label interne pour sa collection "Ready for the Future", mais une enquête du journal The Independent a révélé que de nombreux produits ainsi labellisés ne respectaient même pas les critères de durabilité affichés.
Autre exemple problématique : le label Better Cotton (BCI). S’il affiche de nobles intentions, plusieurs ONG, dont Earthsight, ont révélé des pratiques allant à l’encontre de ses engagements : déforestation illégale, usage massif de pesticides, et expulsions de populations locales (Retail Detail).
Il est donc essentiel de privilégier des certifications contrôlées par des organismes indépendants comme :
- GOTS (Global Organic Textile Standard) : minimum 95 % de fibres bio certifiées, traitement sans substances toxiques, respect des conditions de travail (Cottonco).
- OCS (Organic Content Standard) : traçabilité de la fibre biologique, avec deux niveaux de certification (OCS 100 et OCS Blended) (Textile Exchange).
Des limites à connaître
Certains labels sont parfois mal interprétés. Le label OEKO-TEX Standard 100, par exemple, garantit l’absence de substances nocives dans le produit fini, mais il ne prend pas en compte l’impact environnemental ni les conditions sociales de production (Louise C). Pour aller plus loin, il faudrait se tourner vers OEKO-TEX Made in Green, un label encore peu répandu.
De plus, un vêtement peut être étiqueté "coton bio" tout en contenant une très faible proportion réelle de fibre biologique. Sans certification comme GOTS, impossible de vérifier la traçabilité ou la composition exacte. Il n’est donc pas étonnant que les véritables vêtements bio certifiés soient plus chers que ceux de la fast fashion (Sud Ouest).
Chez Hindbag, nous faisons le choix de la transparence : toutes nos matières sont éco-responsables, et nos tissus en coton ou en jute sont certifiés GOTS.
Mais GOTS ne concerne que les fibres biologiques. Or, une partie de nos produits est fabriquée à partir de matières recyclées, comme notre collection fausse fourrure léopard ou teddy. Et là aussi, il existe des labels fiables pour garantir qu’un textile recyclé est réellement plus vertueux. Petit tour d’horizon pour s’y retrouver.
Le recyclé : l’alternative écologique idéale ?
Pourquoi choisir le recyclé ?
Aujourd’hui, près de 73 % des textiles produits dans le monde sont incinérés ou jetés en décharge, tandis que moins de 1 % sont réellement recyclés pour créer de nouveaux vêtements (Fondation Ellen MacArthur, via Djossye).
En France, sur plus de 700 000 tonnes de textiles mises sur le marché en 2021, moins de 200 000 tonnes ont été triées. La loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire vise à améliorer cette situation.
Dans ce contexte, le recyclage joue un rôle clé. Il permet notamment de :
- Réduire la consommation qu’engendre la production de matières premières vierges.
- Économiser l’eau et limiter sa pollution (par exemple, lors de la fabrication des jeans).
- Réduire les émissions de CO₂ liées à la production et au transport.
- Limiter les procédés chimiques, souvent très polluants, nécessaires à la fabrication des fibres neuves.
(Pandofashion)
Les labels du recyclé : un gage de qualité ?
Comme pour le bio, les labels sont essentiels pour garantir la fiabilité d’un produit recyclé. Le plus reconnu à ce jour est le Global Recycled Standard (GRS). Ce label certifie non seulement qu’un produit contient au moins 50 % de fibres recyclées, mais aussi qu’il respecte des critères sociaux, environnementaux et de santé tout au long de la chaîne de production (Louisec / Ecoconso).
Cependant, le recyclage n’est pas une solution miracle. Un vêtement recyclé reste un produit qui a nécessité des ressources pour être transformé. Le geste le plus écologique reste de faire durer ses vêtements, que ce soit à travers leur qualité initiale ou via une consommation raisonnée.
Alors, bio ou recyclé ?
Il n’existe pas de réponse unique. Le coton bio, lorsqu’il est bien certifié, reste une matière première précieuse, respectueuse des sols et des travailleurs. Le recyclé, de son côté, permet de limiter les déchets et d’économiser des ressources, à condition d’être bien encadré. Le vrai défi réside surtout dans notre manière de consommer : privilégier la qualité, la durabilité, et la transparence.
Chez Hindbag, nous faisons le choix des deux : matières bio certifiées pour l’essentiel de nos collections, et développement progressif de produits recyclés pour boucler la boucle.
Vous voilà armé pour reconnaître les bons labels. La prochaine fois que vous ferez du shopping, pensez à y jeter un œil : c’est un super réflexe à adopter.